13 au 15 novembre 2012 – Paksé et le plateau des Bolovens
(JU)
Paksé nous voilà ! Il est 6h du mat’ et on a encore la
tête dans le… fondement quand les mecs du bus nous secouent pour expliquer à
ceux qui descendent ici qu’il est temps de bouger !
Un peu tendu le
réveil… le temps de se situer sur le bout de plan dont on dispose et on marche
dix minutes en direction d’une rue sur laquelle on pourra trouver
bonheur : on teste à peine une guesthouse et on décide de s’installer,
prix correct, chambres proprettes et eau chaude nikel !
On se motive pour
aller prendre un p’tit déj’ chez l’indien d’en face… mauvais choix c’était
plutôt dégueu, autant le café que le pain.
Retour à la guesthouse pour
récupérer de la nuit. Ségo se met à taffer l’itinéraire et je descends fumer
une clope sur le perron où trois chauffeurs de tuk-tuk font la causette. L’un
d’entre eux vient vers moi et me salue dans un Français très correct. Il parle
même bien le gars ! Il me demande d’où je viens, on fait connaissance et
au fur et à mesure il veut que je corrige les phrases qu’il me sort. Son nom
est Bounphéng. Je lui écris sur un petit
carnet et il répète, me dit que je suis « bon professeur » et je le
complimente sur son français en me marrant tout du long parce qu’il s’arrête
pas une seconde.
Après une bonne demi-heure il m’invite à venir manger dans la
maison de son grand-frère, et évidemment j’accepte, tout heureux. « A
douze heure et quart » heuuuu… « midi et quart,
correct ? ». « Ta femme veut venir c’est okay ! ». Le
RDV est pris, je remonte expliquer tout ça à Ségo, ça nous laisse faire un p’tit
somme avant.
On descend donc à l’heure prévue et Bounphéng nous attend déjà
dans la montée d’escaliers : on arrive à peine à monter à deux sur son
tuk-tuk qui ressemble plus à un side-car avec un moteur de tondeuse, et il nous
conduit jusqu’à chez son frère.
L’homme nous reçoit, il est malade (il a dû
faire un AVC, il est hémiplégique) et assez âgé mais tout content de nous
recevoir : il parle aussi un peu français et nous sort même quelques
citations de Voltaire (que pour être honnête on ne connaissait même pas lol),
et Bounphéng en profite pour nous sortir son dico de poche en nous expliquant
qu’une fois de retour en France, il aimerait qu’on puisse lui en faire parvenir
un plus gros, ses yeux lui empêchant de lires les petits caractères.
On prend
donc son adresse avant de passer à table et de déguster un gros bol de soupe au
bœuf, copieux et délicieux. Il nous ramène ensuite à l’hostel sans rien
demander si ce n’est quelques dernières phrases sur son petit carnet. Une belle
rencontre avec quelqu’un de très ouvert, souriant et désintéressé : que du
bonheur. On passe lui acheter un nouveau carnet sur le chemin de l’hostel.
L’aprèm
en mode détente-repos et le soir on redonne une chance à l’Indien, cette fois
pour un vrai repas : on a bien fait, le Chicken Tikka, les nans et le poulet à l’aïl
sont de bonne qualité. Juste après on va jeter un œil aux locations de scooter
et autres motos et on tombe sur un belge excellent, Yves (et Miss Noy), un
grand maigre hyper accueillant qui nous explique tout ce qu’il y a à savoir sur
le plateau des Bolavens. On prend donc RDV pour le lendemain matin avec lui (il
peut nous garder nos sacs gratuitement, nous filera une carte sommaire mais
bien expliquée et un scooter pas trop pourri, ce qui est déjà pas si mal au
Laos).
Mercredi 14 novembre 2012
Réveil vers 8h, on prépare nos sacs pour le plateau des
Bolavens (culture du café). On laisse nos gros sacs chez Yves, le loueur belge
rencontré la veille, qui nous donne ses derniers conseils pour le trip pendant
qu’un autre couple de Français un peu… frileux ouvrent de grands yeux quand on
leur explique ce qu’on s’apprête à faire en scooter ! J’espère qu’on les
recroisera pas ces deux là, ils ont ni l’air démerde, ni bien malins…
On enfile
donc les casques et on grimpe sur notre deux-roues direction Champassak et son
temple, enfin plutôt ses ruines. Une bonne heure de route vers le Sud, route
bien goudronnée et soleil brûlant au programme. La route se détériore
franchement quelques kilomètres avant le Wat Phu et j’esquive tant bien que mal
des trous de plus en plus nombreux et de plus en plus gros : jusqu’à un
vicieux dans lequel la fourche avant se plante bien correct… heureusement pas
de dégâts mais un p’tit coup de flippe au passage ! ( Ségo : Moi,
derrière, j’ai quand même bien volé ! ).
On mange dans un p’tit resto un peu avant l’entrée du site,
puis on passe à la caisse pour acheter nos billets (tous les temples
« connus » sont payants, un droit d’entrée de 10.000 kips en général
pour les étrangers). Mais ici c’est 5 fois plus cher (45 000 kips), donc
on décide de zapper, Yves nous avait pas vraiment mis au parfum… Pour repartir,
et histoire de pas se taper la même route, on parcours le village d’à côté à la
recherche d’un bout d’embarcadère pour traverser le Mékong… Pas évident à
trouver du tout mais on tombe dessus au bout d’un moment et on peut donc
embarquer avec le scoot, les sacs et trois autres
« locales ». Le bateau est plus un bricolage qu’autre chose mais
est étonnamment stable : ce sont en fait deux petites pirogues reliées par
des planches, ni plus ni moins, encore une invention dont les Laos ont le
secret. Un bout de moteur à l’arrière et c’est la fête ! On traverse donc
le fleuve qui est ici au plus large, c’est sympa. Juste avant on aura croisé
moult écoliers, matté une partie de pétanque, passé à côté ou éviter chiens,
sangliers, porcs, buffles et autres bestioles…
"Place des Marseillais" indique la pancarte |
Puis direction le plateau des Bolavens avec une première chute
d’eau qu’on trouve assez facilement même si on était à deux doigts de tomber en
panne (merci gentille petite station sortie de nulle part lol). On entre dans
la jungle ou presque, et après quelques bungalows de fortune et un petit pont
de bois (spéciale dédicace à Yves Duteil !), c’est l’occase de faire
trempette. Le cadre est super chouette et nous donne un peu de force.
Reste
maintenant à trouver la « home stay » conseillée par Yves à une
quinzaine de kms de la chute.
Un
panneau au bord de la route nous l’indique, elle se trouve à 200 m en
contrebas. On est bien naze mais l’accueil nous requinque : le
« gérant » est un Lao, Vieng, qui vit ici avec femme et enfants (2
petites filles).
Jusqu’à l’année dernière il bossait dans
les plantations de café 14h par jour, 365 jours de l’année ou presque. Et puis
il en a eu marre que le gouvernement lui rachète sa production à des prix
dérisoires et a donc pensé à accueillir des gens chez lui.
Pour l’instant le
confort est sommaire (paillasses toutes simples, moustiquaires) mais il a
installé l’électricité, propose de visiter les plantations et tente d’améliorer
le lieu « step by step » comme il dit. Il ne veut pas risquer
d’emprunter à la banque pour éviter d’hypothéquer sa terre au cas où le home
stay ne fonctionne pas suffisamment bien.
Vieng parle bien anglais et c’est un
gars sympa qui se marre souvent. Juste à côté de la maison sur pilotis se
trouve les plantations de cafés mais également de cacahuètes.
Le café sur l'arbre (en haut), puis le café en train de sécher avant de le rôtir |
On boit un peu d’eau
en goûtant les fameuses cacahuètes pendant qu’il nous explique sa vie, au
calme, avant de manger un bol de soupe que sa femme nous prépare en cuisine.
Une bonne nuit de sommeil dans cette grosse cabane en bois va nous faire le
plus grand bien ! (il a d’ailleurs construit le toit et une pièce qui fait
office de garage avec des Français de passage l’an dernier).
Jeudi 15 novembre 2012
Autant le dire tout de suite : c’est LA journée de la
loose… Tout débute pourtant bien avec un excellent café du plateau Bolavens
préparé par Vieng, et un chocolat chaud pour Ségo. Mais notre programme est
chargé avec une demi-douzaine de chutes d’eau à explorer et la visite de
plantations de café en perspective et on le quitte après avoir récupéré sa
carte de visite et signé son livre d’or. On n’a pas forcément très bien dormi
mais mieux que dans certaines guest house ceci-dit !
La première étape
sera pour les chutes d’eau de Tad Lo, les plus célèbre, qui se situent à
environ vingt kms de là, après un pont sur un chemin à droite. On suit donc les
infos et les rares panneaux avec photo qui indiquent le site puis plus rien… On
continue donc de rouler mais impossible de trouver ce foutu chemin ! On
décide donc de s’arrêter dans un village un peu plus loin sur la route pour
s’apercevoir qu’on a fait trop de chemin pour que ça vaille le coup de faire
demi-tour.
On boit un coup histoire de savoir ce qu’on décide (note de
Ségo : « Une bière Lao à 9h du mat’ quand même ») et finalement
on se dit qu’on va tracer pour trouver une guest house plus loin, pas très loin
de 4 autres chutes d’eau, et tant pis pour Tad Lo ! Notre loueur de scoot’
nous a en effet indiqué deux adresses, une tenue par un Néerlandais qui se fait
appeler « Mister Coffee » et l’autre par un Franco-laotien un peu
avant sur la route du retour vers Paksé.
On arrive donc dans ce coin avec une autre chute d’eau sympa
mais impossible de trouver le chemin d’accès… C’est pas grave trouvons une
guesthouse histoire de poser les sacs et on insistera : on tombe alors sur
le café de Mr Coffee (lui n’est pas là) et sur un couple de Suisses qui nous
explique que les hostels courent pas les rues ici… On en trouve un sur une petite
colline mais pas donné, et pas très propre. (Ségo : On peut surtout dire
que la ville en elle-même n’est vraiment pas chouette, j’ai pas envie d’y
rester du tout !)
Tant pis on trouvera bien quelque chose pas très loin
des chutes… effectivement on peut trouver quelque chose mais ce sont des
resorts ou la moindre piaule coute 30 dollars ce qui n’est pas exactement dans
notre budget ! On glane néanmoins quelques infos auprès du Néerlandais qui
est sympa mais à une logique de businessman donc on se tire de là. Un dernier
essai pour trouver une guesthouse potable, mais pas plus de résultats… Trop
c’est trop !
On commence à se tendre un peu tous les deux et après
réflexion on décide de rentrer sur Paksé, quitte à revenir sur les lieux le
lendemain, histoire de retrouver un peu de confort pour pioncer ce soir. La
pluie commence à tomber en plus. Reste environ 40 kms qu’on avale d’une traite
mais en arrivant notre hôtel fétiche est plein… La loi des séries qu’est ce que
vous voulez… On se fait donc tous les hotels et guest houses de Paksé qui sont
soit crades et abordables, soit trop chers. Heureusement on en trouve un qui
fera l’affaire pour une nuit.
Ha ! Une bonne douche, ça fait du bien (ségo : C'est aussi là où je me rend compte que je me suis fait bouffer par les moustiques ! J’ai
des plaques de boutons pleins les bras et les jambes, que je tente de ne pas
gratter ! Journée de la loose, vous comprenez mieux pourquoi maintenant ?).
On
reprend le scoot pour aller manger un bout le long du Mékong, un resto au cadre
sympa. Juste à côté de nous une table de locaux qui ont déjà tombé quelques
bières et à peine notre Lao Beer commandée, un des gars se lève, et commence à
taper la discut’ avec nous : il s’appelle Bob – surement son surnom
australien – (un Lao installé en
Australie, la soixantaine ou presque, de retour au pays quelques temps pour
voir son frère malade) et parle très bien anglais.
On fait connaissance et il
commence à remplir nos verres avec sa bière et celles de ses deux potes, puis
on leur rend la pareille et on trinque pendant une bonne heure tout à tour une
dizaine de fois. Ses collègues voudraient bien tchatcher aussi mais ils pannent
rien à l’Anglais donc ben… on trinque quoi !
5 bouteilles plus tard on
commande enfin notre bouffe pendant qu’ils finissent leur apéro, puis on les
voit se lever : on se dit au revoir et Bob nous laisse une bouteille en
cadeau et quelques chips à la crevette en bonus. Bien sympa cette
rencontre ! Côté assiette mon poisson entier est délicieux bien qu’un poil
épicé, et je vous parle pas du plat de Ségo, sensé être « no spicy »
mais qui à l’air d’arracher sérieux si je m’en fie aux flammes qui sortent de
sa bouche!
Retour au bercail après cette petite récré qui nous a fait
oublier la journée en carton qu’on vient de passer. On passera encore la
journée de demain à Paksé avant de filer plus au Sud en direction de la zone
des « 4000 îles ».
Le soir, on va rendre le scooter au belge. On lui explique qu’on
n’a pas trouvé Tad Lo, LA plus grosse chute d’eau, et il nous demande comment
on a bien pu faire pour la louper. « C’est inloupable », nous dit-il.
Mais bon, elle est très touristique, donc ce n’est pas trop grave !
Re bon foutage de gueule quand on lui dit que sur son scoot,
il n’y a pas de lumière. Il nous montre juste le petit bouton qu’il fallait
mettre sur ON, et là, ben on a bien l’air con !
On va manger dans un ptit resto qu’il nous conseille, et là
on tombe sur nos 2 suisses, Corentin et Elodie (plus Bretons que Suisses d’ailleurs)
croisés la veille chez Mister Coffee. On passera la soirée à discuter avec eux :
deux ergothérapeutes, un peu breton, un peu de Nantes, et installés à Lausanne.
Eux voyagent pendant 3 mois au Laos et au Sri Lanka ! La classe !
Le lendemain, c’est parti pour les 4000 îles ! Nous
avons choisi de nous poser sur Don Khone, la moins touristique. Pour cela, c’est
un bus puis une pirogue jusqu’à l’île : encore une nouvelle aventure !
Sur le marché de Paksé : Des grands sacs de tabac ! |
Le tracteur Lao, très original : tout en longueur ! |
Le Lao Lao, alcool réputé ici ! Ils y mettent toutes sortes de bestioles pour donner du goût... Mmmm |
Salut les savoyards ! C'est les suisses-bretons-nantais (bon résumé en fait!). On vous écrit un petit mot en direct de Don Det (on a finalement choisi de poser nos sacs ici pour 5 jours!). Après votre rencontre, nous sommes bien partis à Attapeu, mais à nous la journée de la loose! On a cherché désespérement un type pour nous emmener en treck, mais après moult recherches, il s'est avéré que le type était à Vientiane, pour une durée indeterminée... retour à Paksé pour filer au plus vite ici! On aurait pu se recroiser!!
RépondreSupprimerEn tout cas, super blog, on vit vos aventures en vous lisant! Et même si vous nous aviez raconté votre périple sur le plateau des Boloven, ca nous a bien fait marrer de le relire!
Bonne route pour la suite et à bientôt!
Elodie et Corentin
coucou, les copins!!;) j'aimerais savoir ou sont passer pinpin et pinpinette??!!!!!
RépondreSupprimergros bisous!
Bonjour à vous deux.
RépondreSupprimerJe suis tombé par hasard sur votre Blog en essayant de retrouver les coordonnées de Vieng ( Propriétaire du Homestay ). Auriez vous par hasard ses coordonnées ? Mail ou numéro de portable ?
Votre aventure à l'air d'être aussi magique que là notre 1 an auparavant.
J'espère que la suite du voyage se passe tout aussi bien.
Je vous souhaite le meilleur pour la suite.
Ps ; Les 2 Francais c'était nous :)
Genial ! C'est rigolo d'avoir un message de votre part, Vieng nous a pas mal parlé de vous ! En effet, nous avons gardé sa carte, mais tu ne m'as pas laissé ton nom ou ton mail alors j'espere que tu liras ma réponse ! Sur sa carte il y a juste son nom, l'adresse (ban houay houn, salawan province) et un numero de telephone : +856(0)99837206
Supprimervoilà !
Mon Adresse Facebook : Morgan SUPERTRAMP
RépondreSupprimerMerci beaucoup :)
Salut ! Wouah votre blog est vraiment trop cool, c'est un vrai plaisir de vous lire avec toutes vos ptites anecdotes ! Et ces articles renforcent notre envie de quitter le Vietnam pour le Laos. On ne se plait PAS DU TOUUUUT ici, desagreables et voleurs ces vietnamiens, on a hate de quitter le pays. Bonne continuation et a "bientot" a Cruseilles !! Ciao
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