samedi 1 juin 2013

La mythique route 66



23 mai- 1er jour de notre trip: San Bernardino, Helendale et Barstow – 167 miles (268 km)

 


 Et c’est parti ! Nous quittons L.A. direction San Bernardino, première destination sur la route 66, à une heure de la ville. C’est là que se trouve le 1er McDonald au monde, aujourd’hui reconverti en musée. C’est donc notre premier arrêt sur notre planning bien chargé, qui devait nous prendre à peu près 20 minutes. Nous resterons plus de 3 heures. En effet, on rentre dans la caverne d’Alibaba, avec un bric à brac de jouets happy meal, d’affiches et publicité de l’époque, etc … Mais surtout, nous sommes accostés par James, ancien vétéran du Vietnam, qui nous retrace l’historique complet de la célèbre chaine. Puis qui embraye sur sa vie, son musée militaire à côté, ses amis perdus au combat, sa cataracte et j’en passe : un phénomène !

Nous rencontrons également Phil Yeh, artiste mural, qui justement est en train de réaliser une gigantesque fresque sur le mur du musée. Il se dit anti mcdo, mais bon sa fresque est sur l’histoire de San Bernardino et de ses illustres habitants, donc ça va. Il nous parle de ses nombreux voyages, de ses amis tel que Moebius, les créateurs de Superman, ou encore un des dessinateurs des Simpson. Avec son groupe d’artistes, il ont peint plus de 1700 peintures murales aux Etats-Unis et dans le monde. Un gars super intéressant : mi Chinois, mi Gallois mais Américain, il nous explique que la Californie est un des derniers états au niveau de l’éducation, que les enfants sont abrutis de télé et ne font plus aucune activité. Il avait pour projet en ce moment de créer une sorte de MJC à San Bernardino, de partager l’art sous toutes ses formes avec des jeunes : studio d’enregistrement, fresques murales, etc... On espère se revoir.
Pour ceux que ça intéresse www .wingedtiger.com ou www.philyeh.net

Du coup, on repart en fin d’aprèm, tranquillement (on fera un peu plus de route demain), mais on tient absolument à faire le détour par Helendale. C’est un coin complètement paumé (même le GPS ne le trouve pas) au milieu de nulle part, on voit quelques motards arrêtés sur le coté, et on découvre enfin l’endroit : le « bottle tree ranch ». Le ranch des arbres à bouteilles : c’est un artiste, Elmer Long, qui, tout au long de sa vie, a ramassé tout ce qu’il trouvait le long de la route 66, et qui a fait de sa propriété une œuvre d’art. C’est assez impressionnant quand on voit ces fameux « arbres », plus de 200 parait-il, et tout ces objets insolites suspendus ça et là. 


Allez, on reprend la route jusqu’à Barstow afin de trouver un motel : le route 66 motel (qui porte donc bien son nom !) et ses chambres avec lits ronds. Dodo pour être en forme pour demain.


24 mai : Barstow, Calico, Newberry Springs, Amboy et Williams – 408 miles (657 km !!)

C’est reparti aujourd’hui pour notre tour de la route 66. Avant de repartir de Barstow, nous prenons le
temps d’aller voir son petit musée de la « mother road » ainsi que les trains à coté. Ju filme un des trains de marchandise qui arrive : il filmera plus de 5 min, les trains ici sont infinisables. La route 66 étant le long des rails, on peut suivre un train pendant un long moment, s’il va dans notre sens.





Dans le musée, une multitude d’objets en référence à la célèbre route, mais également 2 grosses Harley
Davidson, une Ford mustang de 64 et une vieille Ford Touring de 1915, qui à l’époque coûtait 450 US$ (et aujourd’hui ??).

Après une petite demi-heure de route, nous voilà à Calico. C’est une ville fantôme non loin de la route 66. Grosse déception quand dès l’entrée on nous demande 14 dollars et que le parking est rempli de cars de touriste : Calico n’est plus du tout une ghost town, mais plutôt un Walt Disney du Western (ils ont même créé un tour de train à 4$, le tour de la mine 3$, et des magasins partout… ) En plus du prix d’entrée bien sur. On se retrouve entourés de français, et après avoir très vite fait le tour, nous déguerpissons à toute vitesse. 

 

Notre prochain arrêt : le Bagdad café ! Lieu mythique du film de 1987 tout aussi mythique (bien que je ne l’ai toujours pas vu : shame on me !). On rencontre un gars devant, une bière a la main, qui nous parlera de la venue de Christine Bravo ici, venue voilà quelques temps écrire un livre. Une bonne vivante nous dit-il, qui n’écrivait pas beaucoup mais qui trinquait comme un homme ! La caravane du film en tout cas est toujours là, et l’intérieur du café ressemble au café de Montmartre : les gens de passage on laissé des mots, photos, autocollants punaisés au mur. 

La prochaine destination : Amboy. Toujours sur la route 66, cette ville (qui est un mot relatif, car ville = un bout de bar/station service et c’est tout).  Le Roy’s café et motel était le seul lieu à l’époque ou l’on pouvait dormir, manger et mettre de l’essence à des kilomètre a la ronde. Aujourd’hui, le lieu est devenu mythique, mais plus rien ne s’y passe (on pensait y manger un burger, mais ils ne font même plus la cuisine). Par très loin de là, le cratère d’Amboy, un gros cône de cendre de 6000 ans, aujourd’hui éteint.
Allez, on a encore de la route à faire si on veut arriver à Williams avant la fin de la journée (ville avant le Grand Canyon). On roule, on roule, on roule : et nous voilà en Arizona !
Et Bam, après quelques miles en Arizona, lumière clignotante dernière notre voiture : les flics. On ne roule pourtant pas trop vite (merci le limitateur de vitesse !), mais les gyrophares sont bien pour nous pourtant. Ju se gare sur le bas côté, et on attend. La raison ? On a roulé sur la file de droite pendant que le flic était sur le bas coté avec un autre gars : c’est interdit. Il faut se mettre sur la file de gauche quand on voit quelqu’un arrêtait sur le bas coté droit. Ha, bon, okay !
Le flic voit bien qu’on est étrangers et qu’on ne connaissait pas la règle, il amène quand même Ju derrière, vers sa voiture, pour rédiger un avertissement. 
Et ça dure, et ça dure (moi je suis toujours dans la voiture). Et voila que je commence à l’entendre éclater de rire (le flic !), et à discuter, et à rire encore…. Okay, normal. Au bout d’un bon quart d’heure, Ju vient me chercher et me demande de prendre une photo. Ha… Bon d’accord, tout à fait normal aussi. Je les prends en photo, et alors là, comble du comble, le flic nous dit de nous mettre vers la voiture de police, et que c’est LUI qui va prendre une photo de nous. HALLUCINANT quoi ! Je suis dans un autre monde. 


De retour dans la voiture après une bonne poignée de main et notre avertissement, on éclate de rire avec Ju, il me raconte que le flic lui a parlé de sa vie, de sa carrière militaire, des problèmes des flics aujourd’hui (avec les armes, …), et qu’étant allé à sa rencontre les mains dans les poches, le flic lui avait expressément demandé de laisser ses pognes bien en évidence : décontracté, plutôt sympa mais un US cop quand même !




On arrive enfin à Williams, vers 20h, et là, la cata pour trouver un hôtel : tout est hors de prix. C’est le week-end du Memorial Day (on ne savait pas), LE pire week-end de l’année. Heureusement, ce soir là, on aura de la chance (pas comme le lendemain), et on trouvera un hôtel « pas trop pire », après en avoir fait plus de dix.

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