mercredi 17 avril 2013

Il faut savoir tourner "La Paz"



La Paz - du 6 au 9 avril 2013

Ju : « Que dire du trajet qui nous amène du Chili en Bolivie, plus précisément d’Arica à La Paz…

8 heures de route à travers les montagnes, quelles beautés… pas besoin d’en rajouter les photos parlent d’elles-mêmes : des zones désertiques puis un oasis de verdure avec un troupeau de lamas (première fois qu’on voit des lamas !!), une montagne enneigée puis à nouveau le désert, et ainsi de suite. On aura vraiment apprécié, c’était hallucinant !

Notre première découverte passé la frontière Bolivienne : une petite femme vendant de la viande séchée avec quelques patates. Miam, un régal !
Autant le dire d’emblée : la capitale bolivienne est une ville surprenante, perchée du haut de ses 3600 m (la plus haute du monde grâce à messieurs les Chinois ;-)), elle englobe un peu plus d’un million d’habitants. Le plus impressionnant est d’ailleurs l’arrivée ici et les derniers lacets de route puisqu’ils débouchent sur les hauteurs de la ville, avec comme bien souvent en Amérique du Sud de vastes collines aux constructions labyrinthiques et surtout anarchiques… Autant vous dire qu’on est debout dans le car, collés aux vitres et on mitraille ;-))

Le décor est vite planté puisqu’à peine le pied posé à terre, on monte dans un taxi pour se retrouver bloqués dans les bouchons : ici pas de code de la route, c’est le plus téméraire (ou le plus débile au choix) qui passe et c’est une toute autre forme de conduite qui s’applique.
Ah oui j’allais oublier : les rues ici sont juste très, mais alors très très raides !!! Ajoutez à cela l’altitude et je vous garantis que chaque pas pèse son poids… La devise de la ville est d’ailleurs « manges peu, marches lentement, dors seul ». Tout est dit !
Comme d’habitude, c’est en parcourant d’autres blogs de voyage qu’on choppe des infos : direction les combats de « Cholitas » ! Et oui chaque dimanche au sommet d’El Alto, une des collines les plus pauvres de la ville, des combattants un peu particuliers viennent s’affronter sur un ring : ce sont en fait des catcheurs, et pour certains des femmes en costumes plus ou moins traditionnels !
Les gradins sont remplis de Péruviens des alentours, et les premiers rangs sont réservés aux « gringos » comme nous. On paye en fait notre billet d’entrée le triple du prix pour rémunérer les catcheurs, et on repart avec une petite figurine en guise de souvenir, sans oublier boisson et pop-corn… c’est plutôt rigolo mais au bout de presque deux heures on commence à en avoir marre et on décide de bouger.

Dehors, avant de partir, on tombe sur des joueurs de baby-foot, qui squattent 5-6 tables à l’affilée, et juste à côté d’eux une sorte d’orchestre improvisé réunit quelques habitants du quartier. Autre fait marquant : certains hommes ici, une fois la vessie pleine, sortent leur matos et pissent ben… là où ils sont… en pleins milieu de la rue (et pas contre un mur, comprendo ?!) et ce n’est pas la première fois qu’on voit ça… question de culture sans doute ;-)




Le lendemain, chose assez rare pour être soulignée, on ne passera pas la journée ensemble : et pour cause, je pars faire ce qu’ils appellent ici « la route de la mort » (« Camino de la muerte »), Ségo préférant sagement faire la tournée des marchés de La Paz. Et faut que je vous raconte ce qui restera comme une des plus belles journées de ma vie : RDV à 7h à l’agence pour un départ en minibus avec notre guide et deux Brésiliens hétéros (comme quoi tout arrive !) qui s’avèreront à la fois anglophones (pratique) et bien cools.
Une heure et demi plus tard (et surtout plus haut, le départ étant donné à plus de 5000m) nous voilà en combi sur les vélos à une température de -10° mais chauds comme des bouillotes, prêts pour dévaler la « route des Yungas » : le programme est énorme avec un départ de « la Cumbre » et 65 kilomètres de descente pour un dénivelé de près de 3500 mètres ! La première heure est plutôt tranquille même si il fait vraiment froid, puisque la route bitumée est encore assez large.
Par contre la suite du parcours c’est autre chose : pour faire simple imaginez sur votre droite une paroi
rocheuse, un CHEMIN allant de 3m à moins de 2m de large et sur votre gauche le vide, toujours le vide, allant jusqu’à 900, et pour ceux qui se posent la question : NON il n’y a aucune espèce de protection.
Beaucoup de pierres, le temps est très humide, on se les meule mais qu’est ce que c’est beau ! En gros on prend cher dans les bras, les cuisses et les mains, mais ça vaut le coup c’est le moins que l’on puisse dire. Je m’en suis pas trop mal tiré en plus puisque j’ai failli me boiter plusieurs fois mais je ne suis pas tombé, contrairement à mes co-descendeurs de Rio, 3 chutes à eux 2 et un coude bien amoché au final.
Pour la petite histoire, cette route porte bien son nom puisqu’avant d’être interdite aux voitures (on se demande comment des véhicules ont bien pu passer ici !), 200 à 300 personnes y perdaient la vie chaque année ! D’anciens accidents marqués tout au long de la descente par d’innombrables croix, rappelant si besoin à la prudence…
J’espère sincèrement pouvoir y retourner avec les Pinpins, un jour ou l’autre ! Quoi qu’il en soit une expérience vraiment unique, dont je parlerai sans aucun doute à mes petits enfants si je dois en avoir un jour (avec un peu de chance ils paieront pour leur vieux grand-père privé de retraite, n’ayant pas assez cotisé car trop bourlingueur, on verra bien lol).

Côté bonnes surprises toujours, on a découvert qu’à La Paz il est possible de manger du poisson à deux pour 3 euros ;-))  Et oui dans une petite ruelle du centre, on aperçoit quelques stands étrangement bondés de monde : ici on sert un plat unique, de la truite poêlée servie avec quelques pommes de terre douces, des grains de maïs et du citron vert… hummm un vrai délice avec boisson (jus de fruits de la passion juste delicioso!) évidemment le tout donc pour un prix vraiment dérisoire !
Voilà c’est le moment de mettre le cap sur Copacabana et le lac Titicaca… malheureusement nous allons être victimes de l’actualité et de la grève qui s’y tient : les habitants réclament en effet l’érection (oui oui c’est le mot !) d’un pont, requête à laquelle le gouvernement se refuse d’accéder. Du coup c’est le bordel, route bloquée par d’énormes pierres, envoie de l’armée, plus de ravitaillement résultat ville morte et plus moyen d’y mettre les pieds…
On veut quand même voir ce satané lac et la seule solution qui s’offre à nous c’est de passer directement au Pérou, plus précisément à Puno. C’est le moment de partir…
Quoi qu’il en soit les 4 journées passées ici nous laissent de superbes souvenirs et nous aurons donné l’envie d’y revenir « un de ces jours » comme on dit. Mais comme à Valparaiso, je dois dire que quitter La Paz aura été pour moi plus difficile qu’ailleurs. Hasta luego Bolivia ! »
Ségo : « A moi de vous parler de ma petite journée de « célibataire » bien sympathique au cœur des rues de
La Paz. J’y ai découvert des choses bien étranges et intrigantes ! C’est parti tout d’abord pour le musée de la coca. En effet, qu’est ce que la coca réellement ? Et bien, non, ce n’est pas seulement le diminutif de la célèbre boisson américaine. La coca est une plante d’Amérique du Sud, qu’ici les habitants mâchent ou chiquent depuis la nuit des temps. La consommation traditionnelle de coca améliore la tolérance au travail, stimule les centres respiratoires, régule le glucose, etc … Pour faire court, elle est recommandée pour la vie en altitude. Consommée sous cette forme, la coca a un léger effet stimulant, comparable à celui de la caféine. Et il est très bon pour les touristes qui ont le mal des hauteurs. Son utilisation s’est ensuite popularisée au Etats-Unis et en Europe, tout d’abord comme médicament, puis comme boisson (Coca-Cola aux USA et Mariani en France). Puis vint la cocaïne en 1855, lorsqu’un allemand réussit à isoler la molécule de cocaïne de la feuille de coca.
Après le petit musée, direction le marché des sorcières. Une rue piétonne fourmillant de petits stands, tenus non pas par de véritables sorcières de contes de Walt Disney, mais par des petites bonnefemmes. Les étals regorgent par contre d’amulettes, de poudres et d’herbes. Sans parler des fœtus de lama séchés… Et oui, très bizarre. Il est de coutume d’enterrer un fœtus de lama quand on construit sa maison ou dans ses champs (rituels aymaras pour remercier la pachamama = la Terre-Mère, afin d’avoir de bonnes récoltes ou pour  sa maison et sa famille).
Après la rue Sagarnaga et l’achat d’un gilet bien chaud aux couleurs de la Bolivie, je continue vers le marché Camacho, réputé pour ses jus de fruits frais. Miam !
Il y a également le grand marché Rodriguez, qui se trouve juste devant notre hôtel : un marché de fruits, légumes, fromages et fleurs incroyablement grand. Chaque petite bonnefemme installe son attirail et s’installe sur le trottoir afin de vendre ce qu’elle possède. Totalement authentique ! »


2 commentaires:

  1. On reconnait quelques trucs vu au debut de notre periple dans votre recit, c'etait bien depaysant mais on regrette juste une chose en Bolivie : le contact impossible avec les locaux. En presque un mois, on a eu bien peu d'echanges... et c'est pas faute d'avoir essaye ! Je trouve que ca fait beaucoup quand meme le comportement des locaux vis a vis des voyageurs, et malgre l'immense beaute du pays, ben je ne pense pas vouloir y retourner un jour.... Bonne route les voisins de la Yaute, nous il nous reste seulement 3 ptites semaines avant le retour a la vie "normale". Ciao !

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